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Salvation

Le pacte de la flamme

Si l’Abîme n’a pas progressé depuis des siècles et des siècles, c’est uniquement grâce au  pacte sacré qui unit les humains à la Flamme Unique. Elle est le dernier espoir des  hommes; mais sa protection se paie au prix fort. Elle doit être entretenue par l’Ardeur des  humains, sans quoi elle en viendrait à vaciller et s’éteindre, et avec elle, l’humanité toute  entière.


Chaque être humain est porteur à la naissance d’une Ardeur surabondante qui lui vient  de la Flamme. Cette Ardeur n’est pas faite pour les hommes; elle appartient à la Flamme  et doit lui retourner, pour qu’elle puisse continuer à éclairer et protéger l’humanité.  Chaque humain qui vit dans les alentours de la Flamme, tôt ou tard, ressentira son appel;  la Pyrothante veut voir revenir à elle la portion de Flamme que cet individu porte en son  sein, et c’est justice, car elle lui appartient. 


La grande majorité des humains ressentent l’appel de la Flamme Unique aux alentours de  10 à 12 ans. Il est extrêmement rare que l’appel se produise plus tôt, mais il se produit  parfois plus tard, durant la puberté. Certains prétendent n’avoir jamais ressenti l’appel,  mais rien ne peut le confirmer. Cet appel est ressenti par la plupart sous la forme d’une  intense fièvre intermittente, d’une séquence de songes extrêmement lucides ou, dans  des cas moins répandus, de rêves éveillés et d’hallucinations.  


Cela signifie qu’il est temps pour l’individu d’aller vers la Pyrothante pour confirmer son  sacrifice volontaire. Pour prendre sa place dans la société, il doit d’abord payer le prix de  son trop-plein d’Ardeur. La Flamme lui prendra ce qui doit être pris, et les Éphores lui  livreront son destin. Il sera alors pleinement reconnu parmi les siens.


Le Pacte de la Flamme a une signification individuelle et collective. Individuelle, car l’être  trouve sa voie dans la parole de la Flamme transmise par les Éphores. Collective, car il  contribue par son sacrifice à perpétuer l’ordre et la concorde qui maintiennent l’humanité  hors de l’Abîme.  
Rien n’est plus sacré que ce don; mais il doit être fait volontairement.

Par ailleurs, le jugement de la Flamme est dur. Elle n’accepte pas tous les sacrifices; ceux qu’elle rejette et  se contente de brûler sans diriger, ceux dont elle refuse le don, sont reconnus comme des  Parias. Quant à ceux qui, pour des motifs personnels, refusent de faire le don, ils sont  rejetés au ban de la société dès leur majorité. Ils ne peuvent ni travailler, ni posséder, ni  acheter quoi que ce soit. Ils ne sont sous protection d’aucune loi, ayant eux-mêmes refusé  d’offrir ce qui est nécessaire pour que toute loi continue d’exister.


 

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